Originellement, bien des rhopalocères ont certainement profité de l’ouverture des milieux à des fins pastorales pour étendre leur aire de distribution. C’est le cas de l’Azuré du Serpolet qui vit certes dans les prairies calcaires maigres mais dépend aussi de la présence d’espèces de plantes-hôtes et de fourmis-hôtes bien particulières.
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L’Azuré du Serpolet est un rhopalocère largement répandu en France. Pour autant, ses populations sont localisées et en régression dans les domaines atlantique et continental, notamment à cause de la disparition et de la fragmentation de ses habitats. C’est d’ailleurs une espèce en danger d’extinction en Europe, si bien qu’elle est strictement protégée.
Ses populations isolées et de faible densité dans la région le rend vulnérable, quand il n’a pas disparu (Loiret). Si l’Indre et le Cher abritent quelques populations, c’est en Indre-et-Loire que se situe le bastion régional où le papillon est assez commun. Mais il ne faut pas s’y tromper, malgré son abondance dans le département, l’espèce n’est pas moins sensible qu’ailleurs.
Adepte des pelouses calcicoles et des ourlets thermophiles, la survie du lycène repose sur la présence d’hôtes déterminants. Dans notre département, sa plante nourricière sera l’Origan (Origanum vulgare), et sa fourmi préférée, le plus souvent Myrmica sabuleti (sinon M. scabrinodis et M. specioides). Il s’agit en effet d’une espèce myrmécophile, qui prédate le couvain des espèces de fourmis dont l’Azuré a su adapté chaque élément de sa biologie pour se faire adopter.
Les œufs sont pondus isolément sur les inflorescences de la plante-hôte mais la chenille n’hésitera pas à s’attaquer à ses congénères si elle en croise. Après avoir consommé une quinzaine de boutons floraux durant ses trois premiers stades larvaires, elle émet des composés volatils imitant les phéromones des fourmis, à l’instar des autres espèces du même genre. Ceci a pour objectif de provoquer le soin des ouvrières à son égard et son transport jusqu’à la colonie. Elle profitera de son camouflage olfactif et du liquide sucré qu’elle sécrète et dont les fourmis sont friandes pour dévorer œufs, larves et prénymphes de fourmis. Dans sa traître entreprise, la discrétion de la chenille est de mise si elle veut éviter la vengeance mortelle de la colonie. Elle hivernera en même temps que la fourmilière avant de se métamorphoser au printemps. Durant la nymphose, la chrysalide émet des substances induisant le soin des ouvrières, prévenant toute attaque fongique pendant cette période de vulnérabilité.
Enfin, l’Azuré du Serpolet vole de juin à août, en une génération, avec un maximum d’individus rencontrés pendant une période variable d’une année à l’autre, souvent en juillet. Les mâles volent les premiers, attendant les femelles qui se reproduiront dès l’émergence. Il est possible d’observer les imagos perchés sur les graminées ou butinant les fleurs roses, violettes ou bleues des Lamiacées et Fabacées. Comme pour les autres Azurés du genre Phengaris, l’abondance de ressource nectarifère est nécessaire à son implantation.