L’Azuré de la Sanguisorbe est un papillon en forte régression en Europe, y compris en France. La prospérité de cet habitant des prairies hygrophiles dépend de bien des facteurs. Les menaces qui pèsent sur sa survie justifient sa protection légale en France comme en Europe, interdisant toute capture de spécimen ou destruction directe et indirecte de ses populations.
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L’Azuré de la Sanguisorbe, qui se raréfie dans l’est et l’ouest du pays, est en danger critique d’extinction en Centre-Val-de-Loire. Les derniers effectifs de la région se situent en seulement deux foyers de population en Indre et Indre-et-Loire, avec de vaines chances d’en découvrir de nouvelles. C’est l’un des rhopalocères les plus rares du département, les pratiques de gestion sur ces sites de reproduction seront décisives pour sa survie. Il s’agit de la station la plus septentrionale de la population occidentale française.
Le papillon pond sur la Sanguisorbe officinale (Sanguisorba offinalis), plante elle-même rare. De plus, l’Azuré de la Sanguisorbe est une espèce myrmécophile obligatoire. Il se nourrit du couvain de la fourmilière qui se sera laissé berner par l’odeur et les sécrétions sucrées de la chenille. Plusieurs espèces du genre Myrmica sont parasitées par le rhopalocère, parmi lesquelles M. scabrinodis et M. rubra. Après s’être nourrie de l’inflorescence de la plante nourricière et avoir atteint le stade 4, la chenille attend au sol le passage d’une fourmi éclaireuse. Ce n’est qu’après une longue inspection que la fourmi daignera adopter la chenille et la transporter au nid. En échange de miellat, les ouvrières lui offriront protection et soin. Faussement mutualiste, cette relation se fera au détriment du couvain qui sera progressivement dévoré par la chenille devenue carnivore.
En outre de l’abondance de la plante-hôte et de plantes nectarifères (Sanguisorbe, Salicaire, Centaurées), il faut que la densité de fourmilières soit suffisante pour que leurs aires de ravitaillement coïncident avec les zones de ponte et que les colonies soient assez importantes ou assez nombreuses pour subvenir aux besoins alimentaires des chenilles. Cet ensemble de conditions sine qua non face à la dégradation généralisée des zones humides rend périlleuse la situation de l’espèce.
Comme chez la plupart des Polyommatinés, le lépidoptérologiste s’appuiera sur l’examen du revers des ailes pour arriver à une identification fiable. Ici, la confusion est surtout possible avec les autres Phengaris. Le fond du dessous des ailes est beige sombre sans aucune suffusion basale bleue. Sous l’aile antérieure, les points noirs des zones discales, postdiscales et marginales sont à égale distance. Le mâle est bleu-ciel et la femelle plus sombre, avec une marge noire très épaisse.