Habitant les bois de Peuplier tremble, ce papillon paraît rare et localisé dans la région mais sa répartition mérite encore d’être étudiée. Malgré sa grande taille et son lent vol, la discrétion et la période de vol brève et variable du Grand Sylvain le rendent peu détectable.
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Le Grand Sylvain est bien répertorié entre la France et la péninsule scandinave mais il est aussi présent jusqu’en Asie. Il voit ses populations décliner en France et son aire de distribution se concentrer vers l’est du pays. Alpes, Jura, Massif central et Grand Est abritent le plus gros des populations. Le papillon est localisé dans l’ouest du pays, et absent du sud-ouest.
Il était connu de tous les départements de la région mais a disparu de l’Eure-et-Loire. Les observations restent rares. En Indre-et-Loire, peu de données ont été rapportées. Il s’agit de l’un des rhopalocères les plus rares du département. La priorité serait de vérifier la survie de la population observée il y a une dizaine d’années autour des étangs du Louroux, le matin en appâtant les imagos à l’aide de viande ou poisson avariés, de fruits fermentés ou d’excréments frais. Les prospections devront être nombreuses et répétées avant de pouvoir attester de sa disparition ou de son absence d’une station favorable.
L’attribution du nom de Grand Sylvain convient parfaitement
à ce papillon hôte des milieux forestiers dont l’envergure atteint parfois huit
centimètres. Le papillon vit dans les forêts caducifoliées ou mixtes,
hygrophiles à mésophiles mais assez chaudes, et comportant de denses
peuplements de Peupliers trembles. Il habite lisières, clairières et allées
forestières ensoleillées mais se montre exigeant quant aux sites de ponte. La
femelle pond sur les côtés exposés Ouest ou Est des buissons chétifs de son
unique plante-hôte, le Peuplier tremble, dans un milieu à forte hygrométrie.
Chaque œuf est pondu à l’apex d’une feuille dont la chenille dévorera les deux
tiers en délaissant la nervure centrale jusqu’à son troisième stade larvaire.
Elle entre alors en diapause, à l’abri dans l’hibernarium qu’elle confectionne
avec le reste de la feuille et des fils de soie. Elle s’alimentera à nouveau au
printemps, dès le débourrage de son arbuste.
Le Grand Sylvain est un papillon univoltin. Dans la région
Centre, il s’observe de mi-juin à début août de façon très variable, en
fonction des conditions météorologiques. En Suisse, on a remarqué l’émergence
des imagos au moment où l’églantier fleurit, souvent en même temps que les Mars
changeants (Apatura spp.). Depuis une aire de vol ouverte vers l’est ou le sud,
le mâle est visible une dizaine de jour, deux à trois semaines pour la femelle.
Mais cette dernière reste dans la canopée et ne descend jamais au sol. Elle se
nourrit de sève ou de miellat de pucerons. Le mâle explore quant à lui les
allées forestières, à la recherche d’excréments de petits carnivores ou de
cadavres en décomposition et lèche les sels minéraux dans les flaques de boue.
Les stations favorables possèdent toujours une faible
densité de ce papillon. Les chenilles sont souvent parasitées et plus encore
prédatées par les oiseaux. Mais ce qui cause réellement son déclin généralisé
est le choix de gestion forestière, décisif pour la survie de l’espèce dans une
station. En raison de leur faible rentabilité, les peupliers trembles sont
souvent éradiqués, au détriment du Grand Sylvain. Enfin, facteur de mortalité
non négligeable chez cette espèce, le lent vol des imagos les soumet aux
collisions avec les véhicules.
Le Grand Sylvain ressemble au Petit Sylvain (Limenitis
camilla), au Sylvain azuré (L. reducta) ainsi qu’aux Grand et Petit Mars
changeants (Apatura iris et A. ilia). Il partage avec eux sensiblement la même
couleur de fond sur le dessus, en fonction de la fraîcheur de l’imago. A
l’éclosion, le Grand Sylvain présente des reflets bleutés, mais qui s’estompent
en volant. Les Apatura spp. présentent des ocelles cerclées d’orange sur le
recto et le verso des ailes que ne possèdent pas les Limenitis spp. Ces
derniers arborent en revanche une ou deux séries de points noirs submarginaux.
Le Petit Sylvain en compte deux.