Très sensible, l’espèce souffre d’un fort déclin dans la moitié nord du pays. Il est devenu extrêmement rare en région Centre-Val-de-Loire et disparu de tous les départements de la région, excepté en Indre-et-Loire ou sa survie n’est pas confirmée pour autant.
La prospection est encouragée en juillet et août (voire septembre) dans le Chinonais, les coteaux de la Vienne et le Bassin de Savigné.
L’Agreste vit sur les landes acidiphiles et les pelouses calcaires ou sableuses xérothermophiles associées à des formations arbustives ou proches de boisements clairs. Il apprécie les surfaces découvertes, troncs ou pierres, et se pose plus fréquemment sur le sol, où il se camoufle avec obsession.
Posé, l’individu ferme ses ailes et cache la paire antérieure teintée d’orange sous la robe cryptique de ses ailes postérieures, à l’instar du Sylvandre (Hipparchia fagi). Mais si cela ne lui semble pas suffisant, il s’incline sur le côté, masquant relief et ombre. Le papillon présentera soudainement les ocelles de ses ailes antérieures en cas de menace dans le but de perturber l’éventuel prédateur. S’il est dérangé, il s’envole en décrivant des boucles avant de se reposer plus loin. Afin de contrôler sa thermorégulation, le spécimen expose un côté au soleil ou s’oriente face à lui, selon qu’il recherche la chaleur ou qu’elle lui suffit.
L’Agreste effectue sa reproduction en une génération annuelle. La femelle pond les œufs un par un sur des supports secs, proche du sol, dans des espaces pauvres en végétation mais pourvu d’une de ses nombreuses poacées-hôtes.
Les mâles sont très territoriaux, à moins que le mauvais temps limite l’activité des papillons. Dans ce cas, il est possible d’observer plusieurs individus cherchant la chaleur sur un même support. Fin-mai et début-juin, même la chenille proche de la nymphose appréciera les bains de soleil sur une surface nue. La larve est même attirée par les flaques boueuses ou la sève s’échappant d’un arbre.
On pourra éventuellement croiser le papillon s’alimentant de sève ou butinant Fabacées, Asteracées roses et autres fleurs de bruyères.
Le mâle est plus petit que la femelle et la bande sinueuse postdiscale sous son aile postérieure est plus contrastée. L’Agreste partage ses lieux de vie avec le Mercure et le Faune, avec lesquels il peut être confondu.
Il ressemble brièvement au Mercure (Arethusana arethusa), mais la taille plus petite et la sinuosité de la bande blanche postdiscale l’en distingue. La distinction est moins évidente avec le Faune (Hipparchia statilinus). Ils présentent en effet tous deux une bande sinueuse (beaucoup moins contrastée chez la femelle du dernier) au-dessous des ailes antérieures. En outre, l’examen des ocelles au revers des ailes antérieures permet de discriminer les deux espèces.