Dénommée la Virgule, du fait de la forme de la tache noire qu’arbore le mâle, cette hespérie possède une vaste répartition à travers les continents de l’hémisphère nord. Il s’agit pourtant d’une espèce si fragilisée par la disparition de ses habitats qu’elle a disparu du nord-ouest de la France. Ainsi, elle se fait rare dans la région et reçoit l’attention du Plan Régional d’Action.
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De distribution holarctique, la Virgule est représentée par une multitude de sous-espèces situées entre l’Amérique du Nord et le Japon et entre l’Afrique du Nord et l’Arctique. En France, la sous-espèce nominale est présente partout, excepté en Corse et en Bretagne. Si on lui connaît des situations favorables notamment dans le domaine montagnard, les populations de plaine déclinent, surtout dans la moitié nord. Dans la région Centre-Val-de-Loire, l’espèce témoigne effectivement d’une telle régression. Elle est très localisée et en effectifs réduits.
La plupart des données sont enregistrées en Champagne berrichonne, entre l’Indre et le Cher. Des observations dans l’ouest de la Brenne incitent à prospecter parmi les habitats favorables de la pointe sud de l’Indre-et-Loire. On la connaît ailleurs grâce à de rarissimes observations, au sud de Blois (Loir-et-Cher), en Sologne du Cher et du Loiret et de façon éparse en Indre-et-Loire. Sa présence limitrophe en Maine-et-Loire est encourageante dans le cadre d’une prospection entre Bourgueil et la forêt de Fontevraud.
La Virgule nécessite des affleurements rocheux en contexte ouvert et sec. En effet, l’espèce exige la présence de gazons ras et de surfaces dénudées pour la ponte. Les pelouses mésoxérophiles à xérophiles lui sont favorables, que ce soit sur coteaux calcaires ou sur landes acidiphiles. La préservation de tels habitats profiterait en outre à l’Hermite (Chazara briseis), papillon très menacé en France.
Le papillon se reproduit en une génération, de juillet à août, bien qu’on puisse l’observer jusqu’en début septembre. L’imago est vif et son vol rapide au ras du sol échappe souvent au naturaliste. C’est une espèce héliophile et floricole (Cirses, Achillées, Scabieuses) que l’on apercevra plus facilement au repos sur un buisson, notamment les mâles qui sont territoriaux.
La chenille hiverne dans l’œuf, prête à apparaître au printemps. Une fois éclos, elle élabore un abri de feuilles et de soie au pied de sa plante-hôte. Après s’être alimentée jusqu’à quinze semaines durant, la larve entre en nymphose dans son abri. Elle prend la forme d’un imago deux semaines plus tard, les mâles émergeant en premier.