La Noctuelle des Peucédans s’entoure depuis sa découverte de bien des mystères, au point que nombre de lépidoptéristes la considèrent encore aujourd’hui comme une espèce « mythique ». Ses mœurs extrêmement discrètes, à tous les stades de sa vie, rendent sa détection très aléatoire. L’imago, nocturne, ne se montre que durant l’automne, quant à la chenille, endophyte, elle se développe dans les tiges des Peucédans.
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La Noctuelle des peucédans est un papillon très localisé en Europe. En France, les observations sont principalement réparties entre le sud du Bassin parisien, le Centre Ouest et la Côte d’Azur. Elle a été découverte dans quelques départements frontaliers grâce au partage des connaissances avec les pays voisins (Alsace, Pyrénées-Orientales).
En région Centre-Val de Loire, l’espèce est connue de l’Indre-et-Loire, l’Indre, du Loir-et-Cher et du Cher, mais les observations restent très isolées les unes des autres. En Indre-et-Loire, la Noctuelle a été découverte en 1961, mais il aura fallu près de 60 ans pour la retrouver.
La plante-hôte de Gortyna borelii en Indre-et-Loire est le Peucédan de France (Peucedanum gallicum), une Apiacée, assez commune, mais localisée. Cette plante peut se trouver dans les prairies mésophiles à humides situées en lisière de forêt. On la trouve parfois en quantité dans les fossés. Dans le Cher et le sud de la France, le Peucédan véritable (Peucedanum officinale) constitue sa principale plante-hôte. Cette plante n’est pas connue en Indre-et-Loire.
Les adultes sont principalement visibles de mi-septembre à fin octobre. La femelle pond ses œufs par paquets linéaires sur des tiges de graminées, dissimulés sous une feuille qu’elle recolle par-dessus au fur et à mesure de la ponte. Les œufs passeront l’hiver ainsi à l’abri.
Au printemps, les chenillettes doivent migrer vers un plant de Peucédan et pénètrent dans la partie aérienne de la tige pour commencer à s’alimenter (chenilles endophytes). Au fur et à mesure de sa croissance, la chenille va descendre dans la racine où elle fore des galeries de plus en plus larges, jusqu’à évider presque complètement le tubercule. Selon la quantité de nourriture offerte par la plante nourricière, la chenille devra changer de plant un certain nombre de fois. En juin-juillet, les chenilles se nymphosent dans une loge souterraine de la racine, préalablement enduite de soie intérieurement.
Il n’existe pas de difficultés particulières à sa détermination. Dans le département, le Drap d'or (Gortyna flavago) peut s’en approcher, mais Gortyna borelii s'en distingue par sa taille plus grande, une teinte générale plus « froide» et une ligne submarginale double (unique chez G. flavago).