Les Zygènes sont des Hétérocères – papillons dits « de nuit » - exclusivement diurnes. Certaines espèces ne sont pas évidentes à distinguer mais s’attarder sur un spécimen peut permettre de faire de belles découvertes ! En l’occurrence, parmi les levées ligériennes et les pelouses calcaires préservées, il est possible de rencontrer la Zygène du Panicaut, infiniment plus rare dans la région que sa plante-hôte, le Panicaut champêtre.
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La Zygène du Panicaut occupe notamment le domaine méditerranéen, et de façon abondante en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Son aire de distribution s’étend en fait de la péninsule ibérique jusqu’aux Alpes. En France, la zygène est aussi bien implantée dans le Puy-de-Dôme et l’Occitanie, avec des stations éparses autour. En passant par le Lot, cette distribution communique avec des populations distribuées parmi les dunes côtières du littoral atlantique, depuis la Gironde jusqu’en Loire-Atlantique. La région Centre-Val-de-Loire correspond à la limite septentrionale de l’espèce en Europe où l’espèce se maintient typiquement sur l’axe ligérien. Elle est néanmoins très rare dans les départements traversés par le fleuve, en dépit d’une évidente abondance de sa plante-hôte.
En Indre-et-Loire, elle a pour l’instant été observée uniquement sur des pelouses calcicoles au nord de la Champeigne, et mentionnée par une observation isolée dans le Bourgueillois, à l’ouest du département. La présence connue entre Blois et Gien incite à la rechercher parmi les habitats favorables sur l’axe ligérien.
Seuls les milieux secs et peu perturbés conviennent à la Zygène du Panicaut. Le long de la Loire, elle est inféodée aux levées riveraines ainsi qu’aux prairies maigres préservées par le Conservatoire d’Espaces Naturels régional. En s’éloignant du fleuve, elle se localise sur les pelouses calcicoles remarquables. Etant en limite d’aire de répartition et fragilisée par une faible densité de population dans la région, cette espèce rare témoigne alors du bon état de conservation de ces sites.
Le papillon semble être univoltin, apparaissant plus particulièrement de juin à juillet. Il s’agit toutefois d’une espèce farouche, vive et discrète. L’imago étant peu aisément détectable, il peut être avisé de rechercher directement les chenilles. On peut également reconnaître le cocon blanc argenté de la nymphe, au-dessous d’une plante-hôte.
Identifier une espèce de zygène demande notamment l’examen des taches (nombre et formes) sur l’aile antérieure et de la bordure noire sur l’aile postérieure. En fonction des critères demandés par les clés de détermination, il peut s’avérer pertinent d’observer le dessous des ailes, de vérifier la présence ou l’absence d’un anneau abdominal rouge ou encore de notifier la couleur et la forme de la pointe des antennes.
On reconnaît la Zygène du Panicaut aux taches 2 et 4 fusionnées ainsi qu’à la tache 3 qui se fait minuscule sinon absente. Elle possède un anneau abdominal rouge qui la distingue de la Zygène de la Faucille (Zygaena loti). Cette dernière présente en outre une tache 5 large en forme de plat de hache caractéristique. Sachant que l’anneau abdominal peut être exceptionnellement absent, l’examen des genitalia permet alors de spécifier rigoureusement un individu.