Petit Collier argenté
Argynnis selene (Denis & Schiffermüller, 1775)
Brenthis selene (Denis & Schiffermüller, 1775)
Clossiana selene (Denis & Schiffermüller, 1775)
Clossiana selene selene (Denis & Schiffermüller, 1775)
Papilio selene Denis & Schiffermüller, 1775
Affilié aux milieux forestiers et humides, le Petit Collier
argenté cohabite parfois avec le Grand Collier argenté (Boloria euphrosyne) ou
le Damier de la succise (Euphydryas aurinia). Espèce sensible à la qualité des
zones humides et à la composition du sous-bois forestier, le papillon décline
en plaine face au drainage, à l’engraissement et au pâturage intensif des
prairies humides ainsi qu’à la gestion défavorable des boisements et des allées
forestières. Plus globalement, la dégradation et la fragmentation des habitats
adaptés a déjà conduit à la disparition de l’espèce dans certains départements
du Bassin parisien.
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Le Petit Collier argentée présente une vaste distribution à travers
l’hémisphère nord, ainsi dit-on de sa répartition qu’elle est holarctique. Le
rhopalocère est connu de tous les départements du Centre-Val-de-Loire mais ses
stations sont très dispersées. En revanche, la répartition et l’abondance de la
population relevée dans l’Orléanais forestier témoigne d’un bon état de
conservation, faisant du Loiret le bastion régional de l’espèce.
L’Indre-et-Loire compte également quelques données isolées
et disparates. Beaucoup sont toutefois recensées de façon cohérente à l’échelle
du paysage puisque l’espèce est principalement observée au sein des massifs
forestiers. Depuis 2000, la plupart des stations tourangelles sont mentionnées
dans le Croissant boisé (au nord-ouest du département), sur le plateau de
Chinon-Ruchard, en Boutonnière de Ligueil, en Gâtine de Loches et Montrésor et
auprès de la forêt de Larçay.
Comme bien d’autres, l’espèce n’a pas été revue dans les Puys du
Chinonais depuis la fin du XXème siècle. Pour autant, l’attention pourrait
se tourner vers la forêt d’Amboise, la forêt de Fontevraud et les boisements du
nord-ouest, le papillon affectionnant les grandes entités forestières assez
humides. On remarquera, à l’échelle régionale, la répartition de certaines observations
le long de la Loire entre le Blois et Angers.
A l’instar du Grand Collier argenté (Boloria euphrosyne), le
Petit Collier argenté se fait hôte des milieux ouverts intra-forestiers. La
présence du rhopalocère repose sur trois conditions : le biotope se doit
être hygrophile à mésophile et fournir à la fois boisement et habitat ouvert.
Le couvert forestier abrite les violettes prisées par les chenilles et la
strate herbacée fournie en fleurs alimente les imagos. C’est alors parmi les
grands ensembles forestiers que s’épanouissent les plus belles populations de
Petit Collier argenté, entre prairies, marais, abords des tourbières, landes,
allées forestières ensoleillées, clairières et tranchées des lignes à haute
tension. Il est possible d’observer le papillon posé sur son support nocturne
le matin ou le soir. Le jour venu, les mâles partent à la rencontre
d’éventuelles partenaires.
Le rhopalocère compte deux périodes de vol dans notre
région. A l’inverse de la plupart des espèces bivoltines en métropole, les
effectifs du Petit Collier argenté sont plus élevés à la première qu’à la
seconde génération. Les sous-populations de chaque station n’excèdent toutefois
pas la dizaine de spécimen. Il est visible de fin avril à fin juin puis de fin
juillet à fin août, en parfaite synchronie avec son « grand-frère »,
le Grand Collier argenté.
Le Petit Collier argenté et le Grand Collier argenté
(Boloria euphrosyne) sont proches aussi bien dans leurs mœurs que dans leur
aspect.
Visible au recto des ailes, se dessine une série de chevrons
soudés aux taches marginales (les taches triangulaires sont séparées de la
bande noire externe chez B. euphrosyne). Plus particulièrement, sur l’aile
antérieure, la deuxième tache en partant du bas est plus proche du chevron
marginal que du trait noir discal (elle est à mi-distance chez B. euphrosyne).
Au verso, le gros point noir cellulaire possède souvent une
tache claire au centre. L’aire discale présente trois (rarement une) taches
blanchâtres ou argentées séparées par des macules beige abricot (une seule
tache nacrée au milieu d’une bande beige chez B. euphrosyne). Une série de
points noirs sur un fond brun ferrugineux sombre incomplet arbore l’aire postdiscale.
Enfin, les taches blanches marginales sont bordées de chevrons noirs
(rougeâtres chez B. euphrosyne).
Il ressemble aussi mais dans une moindre mesure à la Petite
Violette (Boloria dia). Cette dernière présente un revers de couleur bordeaux
caractéristique.