Amélioration des connaissances de la Noctuelle des peucédans (Gortyna borelii)

Publié le 14/10/2022 Vu 439 fois

Appel à contributions


Le département de l’Indre-et-Loire compte actuellement deux espèces d’Hétérocères inscrits aux annexes II et IV de la Directive européenne Habitat-Faune-Flore : la Noctuelle des peucédans (Gortyna borelii) et la Laineuse du prunellier (Eriogaster catax). Pourtant, ces deux espèces sont rarement prises en compte dans les documents règlementaires faute de connaissances.

La connaissance de la répartition de la Laineuse du prunellier a nettement progressé ces dernières années, tandis que la Noctuelle des peucédans reste très rare. Sa biologie particulière n’aide pas, les adultes apparaissant en automne (septembre à novembre), période souvent creuse pour les entomologistes. En Touraine, elle était connue sur la commune de Pocé-sur-Cisse (DUMEZ, 1961) et la Chapelle-sur-Loire (CAMA, 2018), puis a été observé très récemment sur la commune de Larçay (LOPEZ-VAAMONDE, 2022). 

Protégée à l’échelle nationale et européenne et considérée comme en danger critique d’extinction à l’échelle régionale, l’espèce n’est toutefois pas suffisamment intégrée dans les documents de gestion, alors qu’elle est particulièrement menacée par des pratiques de gestion inadaptée. Face à ce constat, la SEPANT souhaite accroitre les connaissances sur le statut de l’espèce au sein du réseau Natura 2000 et de mieux les prendre en compte dans les orientations de gestion.

La chenille de Gortyna borelii se nourrit principalement sur Peucedanum gallicum dans le département. Elle est endophyte, c’est-à-dire qu’elle vit à l’intérieur des tiges, d’abord dans le haut de la tige puis elles descendent, au fur et à mesure de leur croissance, au pied de la plante pour construire leur loge nymphale dans le collet de la racine. Elles passent donc totalement inaperçues pour qui ne les recherche pas spécifiquement. La plupart des études se focalisent sur la recherche des chenilles ou des traces qu’elles laissent sur la plante.

Ainsi, nous avons besoin du concours des naturalistes pour rechercher sa plante-hôte, Peucedanum gallicum. Plutôt commune, elle n’est pas systématiquement notée. Nous incitons à relever sur Obs’37 les stations de Peucedanum gallicum et à en évaluer son abondance (nombre de pieds). Plus la plante est abondante, plus la probabilité de présence du papillon est forte !

En 2023, deux sites Natura 2000 seront ciblés par les inventaires : le Complexe du Changeon et de la Roumer (FR2402007) et le Complexe forestier de Chinon, landes du Ruchard (FR2400541). Toute observation en dehors de ces sites est aussi intéressante (ex : bord de route).

Auteur : Laurent PALUSSIERE